Certains candidats à l’élection présidentielle ont fait des propositions intéressantes sur le service militaire : « un service militaire obligatoire pour les décrocheurs du système scolaire de 18 à 25 ans », « un rétablissement du service militaire pour les hommes et les femmes d’une durée de 6 mois »…
La question du service militaire pour répondre aux besoins découlant du risque terroriste se pose également à l’échelle européenne. En Norvège, la conscription, antérieurement obligatoire uniquement pour les hommes, va le devenir également pour les femmes, dans une logique d’égalité des devoirs. L’Allemagne, quant à elle, se pose la question de rétablir le service militaire.
Pour ma part, je considère que la professionnalisation de l’armée décidée par Jacques Chirac en 1996 et entrée en vigueur en 1997 était une bonne chose pour notre défense. Toutefois, force est de constater que la suppression du service militaire ainsi engendrée s’est avérée un recul de l’esprit civique et de lien social.
Certes, les événements terribles de ces derniers mois et d’autres événements plus joyeux comme l’Euro 2016 ont montré que le peuple français était soudé. Je ne citerai que le nombre de drapeaux français déployés, la solidarité ressentie sur les réseaux sociaux et la Marseillaise qui n’a jamais été autant entonnée dans les rues. Une des grandes vertus du service militaire était de concourir à assurer la cohésion nationale par-delà les origines géographiques, sociales et ethniques. Comme le contexte géostratégique international a fortement évolué depuis 20 ans, il serait anachronique de vouloir restaurer un service militaire d’autrefois.
C’est pour toutes ces raisons que je suis favorable à la mise en place d’une longue période de plusieurs mois où se retrouveraient tous les jeunes Français dans un cadre différent qu’il nous faut inventer. Pourquoi pas dans le cadre de l’armée, qui a besoin de volontaires ? Cela pourrait contribuer à susciter des vocations pour cette carrière.
C’est précisément parce que je crois que l’armée peut aussi intégrer dans l’unité nationale que je me suis prononcé, dès 2011, pour la mise en place, à Toulouse, d’un EPIDE (Etablissement Public d’Insertion de la Défense). Ce type d’établissement offre à des jeunes déscolarisés une deuxième chance dans un environnement encadré, sur la base du volontariat.
Bonne nouvelle : cet EPIDE (qui signifie dorénavant Etablissement Pour l’Insertion Dans l’Emploi), en lien avec l’Etat et les collectivités territoriales, devrait ouvrir prochainement. Toulouse Métropole, que je préside, participera au financement. Ce projet d’insertion copiloté par la Défense va donc enfin voir le jour à Toulouse !
Jean-Luc MOUDENC
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