La volonté est unanime chez les candidats à la primaire de la droite et du centre : réduire le nombre de fonctionnaires
Pour y parvenir, plusieurs solutions sont envisagées: non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, suppression du statut de fonctionnaire à vie, augmentation de la durée du travail hebdomadaire… Nicolas Sarkozy propose de supprimer 150 000 postes dans les collectivités territoriales. Bruno Le Maire va même jusqu’à proposer de supprimer la fonction publique territoriale. Aujourd’hui, les collectivités territoriales subissent une baisse cumulée des dotations de l’Etat qui doit atteindre 28 milliards d’euros d’ici 2017. Cela affecte déjà leur gestion des ressources humaines. Une étude montre que 44% des collectivités territoriales prévoient de réduire leurs effectifs et 62% des communes prévoient d’utiliser le système du non remplacement des départs à la retraite.
Malgré cette situation contrainte, Toulouse subissant une baisse supplémentaire des dotations de 5,9 millions d’euros pour le budget 2017, il nous faut continuer à avancer. Dès le début de mon mandat, je me suis engagé à réduire les dépenses de fonctionnement. Or, les dépenses de personnel constituent le premier poste de dépenses de la mairie et représentent 59% des frais de fonctionnement en 2015. L’ancienne municipalité avait laissé exploser la masse salariale en créant 2400 nouveaux postes entre 2008 et 2014 (Mairie de Toulouse, Toulouse Métropole et Tisséo), soit plus d’une ouverture de poste supplémentaire par jour ! C’était une folie en pleine crise des finances publiques. Aujourd’hui, nous en avons encore moins les moyens. Mais, il est difficile de réduire le nombre de fonctionnaires car les règles du statut de la fonction publique territoriale sont très contraignantes.
Alors, depuis 2014, nous ne remplaçons systématiquement les départs que dans les domaines prioritaires (sécurité, éducation, petite enfance). Dans les autres domaines, nous pratiquons le non-remplacement quand c’est possible. Nous avons procédé à des réorganisations de services dans une logique de recherche de performance afin de limiter les coûts de fonctionnement et favoriser la mobilité entre les services. Nous luttons également contre l’absentéisme en œuvrant à l’épanouissement des agents dans leur travail.
A mes amis candidats, je conseille de ne pas agir de manière radicale et automatique
La solution se trouve au niveau des collectivités et non à un niveau central de l’Etat qui prendrait des décisions « couperet », imposant une baisse brutale et aveugle des effectifs de la fonction publique territoriale. Cela suppose davantage d’autonomie pour les collectivités territoriales. C’est pourquoi, avec France Urbaine, nous demandons le vote annuel d’une loi de finances des collectivités territoriales. La baisse drastique des dotations aux collectivités territoriales n’est pas une solution car elle risque de contraindre les collectivités à casser le service public faute de temps pour l’adapter. Je recommande que chacun reste à sa place. L’Etat devrait moderniser sa gestion pour opérer des économies dans ses propres dépenses de fonctionnement et de masse salariale avant de décider d’en haut pour les collectivités territoriales en violant l’esprit de la décentralisation.
Jean-Luc MOUDENC
assemblée nationale, politique nationale
environnement
culture
environnement
politique de la ville
enseignement, petits toulousains
institutions
déplacements, économie