Toulouse est, depuis une vingtaine d’années, la ville qui a la plus forte progression démographique

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Alors que Toulouse vient, pour la toute première fois de son histoire, de franchir le cap symbolique du demi-million d’habitants, cet essor démographique entraîne son lot de métamorphoses permanentes dans la 4ᵉ ville de France, appelée à devenir la 3ᵉ.

Maire (divers droite) de la Ville rose et président de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc réagit à la dernière publication de l’Insee sur le recensement de la population, qui annonçait, jeudi 28 décembre 2023, la présence de 504 078 habitants dans la Ville rose au 1ᵉʳ janvier 2021. Entretien.

Actu Toulouse : Toulouse vient de franchir le cap du demi-million d’habitants, avec très exactement 504 078 Toulousains d’après l’Insee, cela vous inspire quoi ?

Jean-Luc Moudenc : Cela ne me surprend pas, car il ne faut jamais perdre de vue que ces statistiques sont publiées avec un décalage dans le temps : ces chiffres donnent une photographie de la situation trois ans auparavant (les données publiées ce jour reflètent en effet la population légale du 1er janvier 2021, NDLR). Comme à Toulouse, on gagne grosso modo 5 000 habitants par an en moyenne, on était déjà au-delà des 500 000, mais c’est la première fois que c’est officiel. En réalité, à l’heure où nous parlons, on est plutôt autour des 520 000 habitants à Toulouse.

Actu Toulouse : Est-ce pour vous une satisfaction ?

Jean-Luc Moudenc : C’est surtout la confirmation du dynamisme toulousain. De toutes les grandes villes de France, Toulouse est, depuis une vingtaine d’années, celle qui a la plus forte progression démographique.Ce que je retiens en particulier cette année, c’est que ces chiffres du recensement sont les premiers à prendre en compte l’année 2020, et que contrairement à ce que certains nous prédisaient, le confinement et la pandémie de Covid n’ont pas renversé la tendance. À coup sûr, les chiffres seront tout aussi positifs dans un an.

Actu Toulouse : Si on s’en tient aux données du jour, il n’y a plus que 18 172 habitants d’écart entre Lyon et Toulouse, qui semble appelée à devenir 3ᵉ ville de France ? Ça va changer quoi ?

Jean-Luc Moudenc : Je n’ai jamais poursuivi le but que Toulouse devienne la 3ᵉ ville de France. On est là dans le symbole. Lyon est une ville extrêmement dynamique, mais on a remarqué depuis pas mal d’années que sa progression démographique annuelle était environ moitié moindre que celle de Toulouse. Nous avons gagné un peu plus de 6 000 habitants par rapport au dernier recensement [6 075 très exactement, NDLR], contre 4 500 lors du précédent. Curieusement, la surprise, c’est la stagnation de Lyon [qui n’a dans le même temps, gagné que 22 habitants, NDLR]. Je ne connais pas assez leur situation pour me permettre de l’interpréter. Mais en ce qui concerne Toulouse, son dynamisme qui est une fierté pour les Toulousains est confirmé.On se souvient qu’en 2020, à cause de la pandémie et du confinement, Toulouse était l’agglo française qui avait perdu le plus d’emplois, essentiellement à cause de la crise dans l’aéronautique. Dans les statistiques publiées aujourd’hui, on voit bien que les emplois qu’on a perdus ont vite été reconquis. Mais aussi et surtout que la part de l’attractivité, la démographie exogène dans la progression toulousaine, a marqué le pas. Au final, on enregistre une progression démographique supérieure, alors même qu’on a subi un ralentissement économique en 2020.

Actu Toulouse : Cette expansion continue inquiète aussi des habitants… Jusqu’où la ville peut-elle grandir ?

Jean-Luc Moudenc : Je veux déjà faire remarquer que l’idée est ancrée dans l’esprit de beaucoup de Toulousains depuis quelques années, que l’essor démographique est avant tout dû aux gens qui arrivent de l’extérieur pour occuper un emploi à Toulouse. Or, la majorité de la progression démographique n’est pas due à l’apport extérieur, mais au solde naturel, autrement dit à la naissance des petits Toulousains. Cette tendance-là est accentuée par la statistique publiée aujourd’hui : 72 % de notre progression démographique n’est pas due à l’apport extérieur. Au regard des chiffres de l’Insee, le solde naturel [la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès sur un an, NDLR] était plus faible l’an dernier (0,7 %) que cette année (0,8 %) et c’est une bonne nouvelle.Tout cela rend pertinent notre choix d’investir toujours plus dans l’école, la petite enfance, et tous les services à la personne qui concernent les familles. Nous avons été extrêmement ambitieux sur le plan éducatif, et heureusement !Le développement quantitatif de la ville n’est pas ce qui m’intéresse le plus, ce qui m’importe, c’est que la collectivité améliore la qualité de vie, avec plus de logements, de sécurité, de nature en ville, et de services de proximité dans les quartiers.

Actu Toulouse : Sur les transports, le logement, mais aussi sur l’école, où l’opposition juge que vous n’en faites pas assez : cette dynamique démographique implique de revoir constamment les projets…

Jean-Luc Moudenc : Mais c’est ce que nous ne cessons de faire ! L’attitude de l’opposition est risible, car lorsqu’ils étaient aux manettes, ils en faisaient deux fois moins, que ce soit sur l’école ou sur les transports en commun. La vérité, c’est que nous alignons de plus en plus de projets d’infrastructures scolaires. Qu’il en faille davantage encore, je suis d’accord. Et c’est d’ailleurs pour cela que je combats l’idée de décroissance que certains soutiennent.Nous venons d’enclencher le projet pour écrire notre nouvelle feuille de route des mobilités à horizon 2040. Dans ce domaine, exception faite du Grand Paris, il y a plus de projets ici que dans n’importe quelle autre métropole française.
Actu Toulouse : Vous en appelez aux maires de la Métropole à construire davantage ?
Jean-Luc Moudenc : Je le fais régulièrement, mais je n’ai pas de pouvoir hiérarchique sur eux.
Actu Toulouse : À l’échelle de la Métropole, certains secteurs grandissent plus vite que d’autres…
Jean-Luc Moudenc : Toute l’agglo se développe, mais des communes en profitent plus que d’autres. Il y a un effet développement du nord, qui est, depuis 15 ans, la partie qui se développe le plus, que ce soit dans la commune de Toulouse, dans la Métropole et au-delà dans l’agglo. Il y a une sorte de diagonale nordiste Toulouse-Montauban. Longtemps, l’essor démographique s’est concentré vers l’ouest, mais aujourd’hui, en pourcentage, le nord est passé devant.

Actu Toulouse : Estimez-vous réellement que le développement de Toulouse profite à toute la région ?

Jean-Luc Moudenc : J’observe que Toulouse progresse, mais que les villes moyennes qui sont les plus proches (Albi, Montauban, Carcassonne) en bénéficient aussi. Cela veut dire que notre essor ne s’opère pas au détriment de l’environnement régional, mais qu’il y a une synergie et un effet locomotive de Toulouse sur les territoires proches, et j’en suis ravi. J’ai entendu dire que Toulouse viderait les campagnes, ou que son développement se ferait au détriment des villes moyennes qui crèveraient, c’est une image d’Épinal que certains entretiennent parfois à dessein. Comme je l’ai déjà dit : je ne suis pas pour des Métropoles prédatrices qui capteraient la totalité du développement au détriment des villes moyennes.

Actu Toulouse : Pensez-vous que vous vous présenterez aux Municipales 2026 comme maire de la 4ᵉ ville de France, ou de la 3ᵉ ?

Jean-Luc Moudenc : Au rythme actuel du développement de nos deux villes, en 2026, Toulouse sera 4ᵉ ville de France, et ça m’ira très bien.

Interview parue dans Actu Toulouse le 29 décembre 2023

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