Beaucoup d’activistes et de politiciens vivant à Toulouse et ses environs prétendent dicter la destinée du territoire du Sud-Tarn, et contrarier les décisions des élus de la République, légitimement désignés par le peuple.
Je constate avec un certain effarement que ceux-là même qui dénoncent la métropolisation à outrance, tout en vivant dans les métropoles, prétendent donner des leçons aux décideurs des territoires ruraux et des villes moyennes quand ces derniers souhaitent prendre leur destin en main.
Pour ma part, je souhaite affirmer avec force que les projets menés par les élus locaux de toutes sensibilités politiques avec le soutien de l’Etat, de la Région et du Département, d’une large majorité de la population, et des acteurs économiques et sociaux doivent être menés à bien. Pour notre République, c’est une question de crédibilité. Pour nos territoires, c’est une question de respect élémentaire.
Le rôle des juges est de vérifier l’application du droit. Malheureusement, avec le développement démesuré de la jurisprudence, et l’invocation sans cesse grandissante dans le droit de grands principes vagues, – certes louables et essentiels mais insuffisamment caractérisés – la tentation est forte pour certains magistrats de se substituer aux élus. Je le rappelle avec force : c’est aux élus qu’est donné le mandat de décider de l’intérêt général. C’est aux élus que revient la charge de délibérer du bien commun.
Je salue le travail de la grande majorité des juges et des magistrats qui, avec minutie et discrétion, résistent à cette vague de submersion idéologique et décident de rester pour remplir leur vrai rôle.
La tradition de la France n’est pas celle d’une justice politique. Je ne voudrais pas que, dans quelques années, notre population en vienne à demander l’élection des juges comme aux Etats-Unis, pour assurer le rééquilibrage idéologique de la magistrature.
Notre justice et notre République ont les moyens de se ressaisir.
Gageons qu’une vision saine de l’équilibre des pouvoirs l’emportera, et que nos institutions résisteront à la tentation de la paralysie et de l’idéologie.
Jean-Luc Moudenc
