Des candidats de la primaire proposent de s’affranchir momentanément du pacte européen de stabilité et de laisser filer le déficit pour relancer l’économie française. Un candidat avait déclaré, au premier tour, que l’héritage du gouvernement sortant ne laisserait pas d’autre choix que de renégocier avec la Commission Européenne, laquelle veille au respect du seuil d’un déficit maximum de 3% du PIB de chaque état.
Or, la France a déjà sollicité plusieurs délais pour atteindre ce chiffre de 3%
Alors, peut-on une nouvelle fois s’émanciper des règles européennes, que nous avons créées, dans un contexte où la construction européenne est tant remise en question ? Ce déficit inquiète les Français et nous devons les rassurer. Une dette est acceptable si elle répond à certaines conditions. S’il s’agit de s’endetter pour opérer de gros investissements tels qu’une ligne TGV par exemple (comme nous le proposons pour Bordeaux-Toulouse), cela me semble acceptable. En revanche, s’il s’agit de s’endetter pour payer les dépenses de fonctionnement de l’Etat, ce n’est pas justifié.
Le déficit public doit être limité à ce qui est nécessaire, car il occasionne une dette, laquelle engendre des intérêts d’emprunt. Il faut bien payer ceux-ci aux banques, ce qui réduit d’autant le budget pour le service public. En effet, la part du remboursement de la dette représente 11% du budget de l’Etat français, soit le 4èmeposte de dépense. On dépense quasiment autant en ce domaine que pour l’éducation nationale (13% du budget 2017) !
Afin de ne pas emprunter sans limite, l’État doit donc diminuer ses dépenses de fonctionnement, mais pas au détriment des collectivités locales. La baisse aveugle et brutale des dotations représente une perte cumulée de 230 millions d’euros d’ici 2020 pour la Mairie de Toulouse par exemple.
Alors, face à un tel contexte et à un budget municipal 2014 insincère laissé par nos prédecesseurs, nous avons trouvé des solutions pour maintenir les investissements et le service public. Nous avons mis en place une stratégie de redressement avec l’objectif de trouver 145 millions d’euros par an à l’horizon 2020. Sur ce chiffre, la collectivité contribuera à hauteur de 105 millions par des réductions de dépenses : baisses des charges, de subventions, non remplacement de départs à la retraite de fonctionnaires… A titre d’exemple, sur la dernière année de la mandature municipale précédente, la masse salariale avait augmenté de 5,5% par rapport à l’année antérieure. En ce qui nous concerne, entre 2014 et 2015, nous avons divisé par 11 ce rythme de progression (+0,5% seulement) !
Pour toutes ces raisons, il s’impose de faire le choix d’une dépense publique plus vertueuse qui se recentre sur les missions naturelles de la collectivité et non se laisser aller à accroître les déficits publics en général comme l’ont proposé des candidats de la primaire. Il en va de la crédibilité de notre pays aux yeux des autres pays européens.
Jean-Luc MOUDENC
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